Un ombre
Il était le chouchou de sa mère. Après s’être allongés ensemble et avoir été constamment allaité, il était gros et se tenait à peine debout.
Puis, il avait maigri mais il avait gardé cette capacité de se laisser tranquille. De ne pas exiger d’effort de soi-même. Aux compétitions sportives, il parvenait à l’arrivée reposé. Tous ses mouvements étaient frugaux. Il passait les tests détendu. Il ne rêvait de rien, rien ne lui manquait. Il était intelligent mais il n’avait jamais d’affection pour aucune fille. Avec une seule exception – L’Histoire de la Pologne. Aveuglé par les cendres de la gloire nationale, il imaginait qu’elle avait ce qui était le meilleur. Il n’en doutait pas si bien qu’il ne s’était jamais posé aucune question à ce sujet. Jamais il ne pensait à s’élancer dans le monde.
A ce moment-là, il avait 40 ans. Il avait perdu sa puérilité, il avait commencé à perdre des cheveux. Il avait aussi une femme. Elle l’avait saisi et il est resté avec elle. Quand elle était fâchée et criait, il répondait tranquillement : Sans aucun doute, j’en suis coupable.